Stimulante physiquement, profondément apaisante, adaptable à tous les profils de marcheurs et respectueuse de la nature, la randonnée éco-responsable est une activité idéale pour profiter de l’été à la montagne. Nous avons donc demandé à un expert du sujet de nous éclairer sur cette pratique.
“La première des attitudes éco-responsables quand on fait de la randonnée, c’est de suivre un guide, un professionnel de la randonnée et de la nature”, lance Fred Pouyet. Et si quelqu’un sait de quoi il parle, c’est bien lui. Âgé de 66 ans, il a fondé le bureau des guides de Peisey-Vallandry quand il avait 20 ans et l’a fait passer de cinq accompagnateurs à plus de cent spécialistes de la montagne et de la haute-montagne. Ce qui ne l’a pas empêché d’être guide de montagne dans tous les coins du monde : Chine, Afrique, Amérique du Sud, Europe de l’Est et Moyen-Orient. Rares sont les montagnes qui ne connaissent pas son nom. “Bien sûr, à part quelques personnes profondément irrespectueuses, plus personne n’a aujourd’hui besoin de guide pour ne pas jeter ses ordures dans un parc national. Au Club Med, par exemple, nous avons totalement aboli l’usage du plastique au cours de nos randonnées. Mais ce n’est pas tout. Un guide va vous transmettre un certain nombre de concepts et d’informations qui ne sont pas évidents pour les néophytes et qui permettent de mieux respecter la nature. Ne pas marcher sur certaines fleurs rares, dans les prairies de fauche, respecter une certaine distance avec les animaux, qu’ils soient domestiques ou sauvages. Pour marcher intelligemment, il faut que quelqu’un vous ait enseigné comment le faire”, poursuit Fred avec de la passion dans la voix.
Une popularité grandissante et une recherche de reconnexion
Cette éco-responsabilité et cette intelligence sont d’autant plus importantes que la randonnée connaît un succès grandissant. D’après une étude publiée par la Fédération française de randonnée, menée par Union Sport et Cycle en 2021, 56 % des Français, soit 27 millions de personnes âgées de plus de 18 ans, déclarent avoir pratiqué la randonnée pédestre et la marche loisir (balade) au cours des 12 mois précédents. Plus impressionnant encore, les éco-compteurs des sentiers de randonnée français révèlent que leur fréquentation a augmenté de 14% en 2021 et de 4% supplémentaire en 2022, par rapport à 2019. Quant aux raisons qui poussent les Français à se lancer dans l’activité sportive la plus pratiquée du pays, elles sont toujours les mêmes : 86% la voient comme accessible à tous, 87% comme intergénérationnelle et 85% comme une source de bien-être. Ce qui tombe bien puisque la randonnée a toutes ces qualités. Tous les experts s’accordent en effet à dire qu’elle permet de faire du bien à son corps et à son esprit, tout en se reconnectant à soi et à ses proches. “Plus il y a de monde, plus c’est important. C’est là que l’offre du Club Med joue un rôle crucial. Les Resort Club Med dont je m’occupe, Peisey-Vallandry et Les Arcs Panorama, offrent beaucoup d’itinéraires et de types de randonnées dans des secteurs très différents. Ce qui permet d’acquérir un nombre incalculable de connaissances sur la nature, comme de savoir qu’il ne faut pas trop s’approcher de certaines fourmilières parce que vous les dérangez. Ce n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres mais ce sont ces milliers de petites choses qui font l’éco-responsabilité, qui font la matrice sur laquelle on travaille au Club Med. Et je peux vous dire que c’est la même chose dans tous les Resorts. J’ai participé à la création de la plupart de ceux qui sont installés à la montagne, Samöens, La Rosière, Pragelato et bien d’autres, et tout le monde est aligné, sans exception.”
Quatre couleurs pour une immense diversité
Pour satisfaire tous ceux qui veulent se lancer dans la randonnée, les équipes du bureau des guides de Peisey-Vallandry a créé quatre couleurs correspondant à quatre niveaux de randonnées pour adultes. Comme le détaille Fred Pouyet : “C’est un peu comme pour les pistes de ski. D’abord, il y a la couleur verte. Ce sont des balades, accessibles à absolument tout le monde : maximum 200 ou 250 mètres de dénivelé, deux heures et demie maximum, le matin ou l’après-midi. Et si c’est la journée entière, c’est souvent en remontées mécaniques. On a des gens de plus de 80 ans, des femmes enceintes. C’est organisé autour de thèmes : suivre un torrent, découvrir un lac, etc. Ensuite, il y a les bleues, destinées à des marcheurs un peu plus habitués mais sans plus. Les parcours peuvent atteindre 400 mètres de dénivelé et sont là encore très axés sur des thèmes : visite des alpages, des cascades, rencontres avec des bergers, etc. Ensuite, il y a les rouges qui sont plus techniques et peuvent aller de 500 à 1000 mètres de dénivelé en une demi-journée. On vérifie à l’inscription que les gens aient quelques connaissances, un certain niveau de forme et le matériel nécessaire. Enfin, les noires, là c’est de la haute montagne, aux frontières de l’escalade, qui peuvent atteindre jusqu’à 1500 mètres de dénivelés et sont techniques.” Soit autant de manières de se reconnecter à soi tout en apprenant à aimer et à respecter la nature. Ce qui est d’autant plus facile que les guides font en sorte que les randonneurs n’empruntent jamais deux fois le même parcours et que les groupes ne se croisent jamais. Afin de pousser l’expérience de dépaysement à son maximum.
Randonner et apprendre dès l’enfance
À cela s’ajoutent d’autres types de parcours, dont une partie est dédiée aux enfants, avec ou sans leurs parents. “En saison, nous avons parfois jusqu’à 300 enfants par jour et c’est évidemment avec eux que nous faisons le travail le plus utile, un travail qui va très loin. Nous allons relever des pièges-photos qui prennent des photos d’animaux sauvages, nous leur faisons découvrir des potagers écologiques installés en montagne, nous les emmenons observer des biches, des cerfs, nous leur apprenons à faire du feu sans briquet et en toute sécurité pour eux et pour la forêt, nous les sensibilisons à l’importance des insectes dans la biodiversité et ainsi de suite. Nous avons plus de trente thèmes différents pour leur apprendre à aimer et à respecter la nature”, énumère Fred Pouyet avec fierté. Et de poursuivre : “L’idée générale est que les enfants reviennent toujours avec quelque chose qu’ils pourront apprendre à leurs parents. Cela permet à ces derniers de comprendre l’importance de ce qu’on fait, de valoriser l’enfant et même peut-être de leur donner envie de randonner s’ils ne le font pas déjà. Nous avons d’ailleurs des randonnées roses dans lesquelles les familles peuvent marcher ensemble.” En solo, entre amis, en couple, avec ou sans enfant, marcheur amateur ou randonneur expert, il existe des itinéraires parfaitement adaptés à vos envies. Que ce soit pour vous reconnecter à vous, aux autres ou à la nature. Ou les trois.