Avec sa nouvelle série “Tout va bien”, la créatrice et showrunneuse Camille de Castelnau nous prouve que lorsqu’une famille fait bloc, elle peut faire jaillir la lumière de l’obscurité. Pour cela, elle emmène ses personnages des quatre murs d’une chambre d’hôpital au Resort Club Med La Caravelle, en Guadeloupe dans l’épisode 5. Elle nous raconte les coulisses de cette série pleine de couleurs et d’espoir.
Une série lumineuse sur la famille
Lorsqu’on demande à Camille de Castelnau de résumer sa nouvelle série “Tout va bien”, elle se plie à l’exercice mais elle prévient : “Je n’ai jamais été très douée pour ça !”. Connue pour son travail sur des séries qui ont fait rire et trembler la France entière, cette scénariste surdouée finit tout de même par se lancer : “C’est une série dans laquelle une famille est confrontée au pire cauchemar des parents : la maladie très grave, potentiellement mortelle, d’une petite fille. Cette épreuve va changer les personnages et leurs habitudes, elle les oblige à faire évoluer leur logiciel personnel. Chacun d’eux va faire comme il peut et se débattre pour faire face à cette épreuve.” Elle ajoute, en riant : “Le thème peut faire peur mais c’est une série lumineuse. Elle montre que, même lors des moments très difficiles, le monde continue à tourner autour de ce que l’on vit et que cela crée parfois des étincelles de drôlerie et d’absurdité.”
Crédit Photo : Cloé Harent
De l’expérience personnelle à la fiction
En effet, comme l’a découvert Camille de Castelnau elle-même, ce genre de drame familial n’est pas uniquement un moteur de tristesse et de malheur. Bien sûr, il y a l’hôpital, son ambiance pesante, l’attente des résultats d’examens et la peur de perdre un être cher. Mais ce n’est pas tout. Comme le montre la série, il y a aussi les moments où on se serre les coudes, les moments qu’on passe ensemble, les beautés qui jaillissent des moments les plus terribles. Et puis, surtout, il y a l’espoir. Et si Camille de Castelnau en parle aussi bien, c’est parce qu’elle l’a vécu, dans son propre cercle familial. “L’idée est née d’une épreuve que ma famille a traversée il y a quelques années lorsqu’une de mes nièces est tombée très malade. En scénario, on nous apprend, on nous répète systématiquement, que les personnages doivent traverser des épreuves. Un an et demi après la fin de la nôtre, j’ai donc décidé d’en faire une série. Je me suis dit qu’après tout, c’était une épreuve et des émotions que je connaissais bien”, explique-t-elle, avant de préciser qu’elle a pris de la distance avec sa propre histoire. “Je me suis vite éloignée du réel car, dans la réalité, la vie de ma famille n’est pas assez riche en péripéties pour remplir une saison de série longue de sept heures. Les émotions que contient la série sont celles que nous avons ressenties mais le reste relève de la fiction”, détaille la créatrice et showrunneuse de la série.
Le Club Med, cocon de liberté et de plaisir
Mais alors, comment arrive-t-on au Club Med dans une série comme celle-ci ? Là encore, Camille de Castelnau s’est inspirée de la réalité : “Ma sœur et moi sommes parties ensemble au Club Med de la Pointe aux Canonniers, elle avec son autre fille, celle qui n’était pas malade, et moi avec mon fils. Nous avions besoin de déconnecter à un moment où l’hospitalisation se faisait tellement longue que nous devions absolument changer d’air et d’atmosphère. C’est aussi ce que font les personnages joués par Virginie Efira et Sara Giraudeau, elles partent pour essayer d’oublier, un peu”. Un choix qui s’explique par la nature profonde de ce que la scénariste a vécu au Club Med : “Ce qui m’intéressait scénaristiquement, c’est le contraste brutal entre l’hôpital et le Resort. Dans le premier, on est libre de rien, tout est laid et la nourriture est mauvaise. Le second est l’endroit de l’absence absolue de contraintes, où tout n’est que liberté, plaisir et beauté. Lorsqu’elles y vont, Claire et Marion (les noms des personnages) sont au paradis sur Terre mais elles ont une épine dans le cœur : le fait d’avoir dû laisser cette petite fille malade loin en métropole”. Heureusement, dans la vie réelle, cette petite épine a fini par être retirée du cœur de Camille de Castelnau. Sa nièce — qui n’avait pas pu venir à la Pointe aux Canonniers à cause de sa maladie et guérie depuis — est venue à La Caravelle pour faire son stage de troisième sur le tournage de la série.
Les Petites Princes à la figuration
La nièce de Camille de Castelnau n’est d’ailleurs pas la seule enfant à avoir pu profiter de ce tournage. “Dès que j’ai su que la série allait se faire, j’ai contacté l’Association Petits Princes pour leur proposer que des enfants viennent sur les tournages parisiens et franciliens. Cette association a réalisé plusieurs rêves de ma nièce durant sa maladie et je savais que pas mal de leurs enfants avaient envie de venir sur un plateau. Ça m’a donc semblé évident de faire ça à mon tour”, raconte-t-elle. Elle poursuit : “J’étais vraiment contente de pouvoir faire ça pour eux et je crois que les enfants aussi ont été heureux. Ils sont une dizaine à être venus à différents moments, ils ont fait de la figuration, ils ont parlé avec les comédiens qui ont été adorables avec eux, ils ont assisté à la projection d’équipe”.
Ce que ne savait pas Camille de Castelnau avant notre entretien avec elle, c’est que cette collaboration avec l’Association Petits Princes et Club Med bouclait une boucle. Depuis 2005, la marque organise en effet des opérations de soutien au profit de cette association à travers la Fondation Club Med et notamment dans ses Resorts de montagne. Ces opérations consistent à collecter des fonds pour réaliser les rêves des enfants malades mais aussi à les inviter dans nos Resorts pour qu’ils puissent profiter de leurs nombreuses activités.
Des valeurs partagées
Cette coïncidence n’a pourtant rien de surprenant puisque la série “Tout va bien” et le Club Med partagent des valeurs fondamentales. “C’est une série familiale, qui parle des liens entre les membres d’une famille. Elle raconte la façon dont on se fabrique des souvenirs ainsi que les bons moments passés ensemble. Même si, dans le cas de la série, c’est contraint par un ennemi extérieur, une maladie. La philosophie, c’est que la vie est courte et parfois dure, qu’il faut donc prendre les bons moments là où ils sont”, évoque Camille de Castelnau.
Une vision du monde qui s’est d’ailleurs retrouvée de manière étonnante lors du tournage de la série. “Nous avons tourné à une période de l’année où il fait très beau. Pourtant, nous avons eu de petites mais brutales averses. Mais cela nous a permis de faire de magnifiques images de paysages après la pluie dont nous avions besoin pour le scénario”, explique Camille de Castelnau avec du soleil dans la voix. Elle précise : “Il a plu pile ce qu’il nous fallait, sans que cela nous empêche de profiter de la splendeur des lieux, de la beauté du ponton qui mène au spa, des jeux d’eau du Club Enfants et des espaces naturels alentour”. Parfois, comme dans la série, la pluie et le soleil ne font qu’un. Ils sont les deux faces du bonheur familial.