Sébastien Chavanel est un ancien coureur cycliste professionnel, comptant 3 participations au Tour de France. Entraîneur et passionné, il transmet son expertise et sa vision du vélo durant l’Amazing Week au Resort Les Arcs Panorama.
Pour la troisième année consécutive, Sébastien Chavanel, ancien coureur professionnel, est venu à la rencontre des passionnés de la discipline au Club Med Arcs Panorama lors de l’Amazing Week, le rendez-vous où des professionnels haut niveau partagent leur expertise avec les GM. Une occasion parfaite pour échanger autour de sa passion et repartir avec des conseils et une vision plus complète des différentes facettes de ce sport. De quoi inspirer amateurs et confirmés.
Quel est l’envers du décor du métier de cycliste professionnel ?
«Aujourd’hui, peu de gens savent exactement en quoi consiste le métier de coureur cycliste. Par exemple, comme le cycliste professionnel s’entraîne surtout seul, cela lui demande une grande conscience professionnelle qui débloquera des valeurs essentielles : la rigueur, l’engagement envers soi-même, envers son équipe et le professionnalisme.
Comme ce sport se pratique en extérieur, le cycliste a aussi le choix entre voyager pour faire des stages dans des lieux avec des conditions météo adaptées, ou alors décider de s’installer dans une région où il pourra s’entraîner toute l’année. Le cyclisme est aussi un sport d’équipe où on répond à des attentes et à des stratégies. Dès qu’on passe professionnel, on change de statut. On devient salarié, avec des engagements, des droits et des devoirs. En effet, une équipe de cyclistes professionnels est une société avec une vie au quotidien et ça c’est un point que la plupart des gens ne savent pas.
Ce sont donc plusieurs petites particularités qui vont plus loin qu’on le pense. Il s’agit là d’une démarche globale qui nous permettra de vivre de notre passion et de durer le plus longtemps possible.»
Quelles sont les conditions idéales pour faire du vélo de route en montagne ?
« Les saisons idéales sont le printemps et l’été, d’avril à septembre, au moment où les températures sont les plus clémentes, même si parfois l’été peut être très dur avec la chaleur. Dans tous les cas, c’est durant cette période que le coureur prend le plus de plaisir. Cependant, au niveau de la course internationale, les saisons sont aussi très longues. Elles commencent en Australie en janvier et se terminent en Chine, en octobre, ce qui laisse quand même assez peu de temps de pause.
Quand on se lance dans ce métier, on est au courant qu’on s’engage dans un sport qui est difficile, notamment par les conditions météo. Il m’est arrivé de monter le Stelvio à 0°C, sous la neige, c’était très difficile. Mais il n’existait pas encore les protocoles mis en place. Aujourd’hui, il existe des règlements pour protéger les coureurs. On peut donc annuler des étapes à cause du froid ou de la chaleur. »
Quelles sont les idées sur le cyclisme que tu voudrais déconstruire ?
« Quand on regarde la télé et qu’il ne se passe rien sur une étape de plaine, on a vite fait le raccourci en disant que ce n’est pas intéressant. Mais il faut considérer que même à haut niveau, le coureur cycliste ne peut pas être tout le temps dans le spectacle. C’est donc nécessaire d’avoir des temps calmes.
Aussi, le spectateur peut se dire, avec la montée en importance du Tour de France et des coureurs, que ces derniers sont de moins en moins accessibles. Mais en réalité, les spectateurs sont très proches des cyclistes, il n’y a aucun autre sport où l’on peut être aussi près d’un athlète de haut niveau que sur une course professionnelle. Le vélo de route reste un sport très accessible aux spectateurs. »
Quels conseils voudrais-tu donner à tous ceux qui ne se sont pas encore lancés dans le vélo de route ?
« Avant de parler d’entraînement, il faut parler de pratique. Le premier conseil que je veux transmettre aux adultes comme aux enfants, est d’apprendre à faire du vélo, tout simplement. Savoir faire du vélo est indispensable aujourd’hui, déjà car c’est un moyen de locomotion et à l’avenir peut-être que tout le monde ne pourra pas continuer à se déplacer comme aujourd’hui.
Donc tout commence par : apprendre.
C’est ensuite, une fois qu’on aura appris, qu’on prendra peut-être goût à ce mode de déplacement, et à ce moment-là, ce sera peut-être le goût de l’effort qu’on développera. Enfin, certains aimeront bien la confrontation et tendront vers la compétition. »
Et aux initiés qui ont envie de faire du haut niveau ?
« De se faire plaisir. Plus on tend vers le haut niveau, moins on a tendance à penser au plaisir. Et quand cette balance est déséquilibrée, elle devient déséquilibrante. Le jour où on commence à ressentir que la pratique devient plus une contrainte qu’un plaisir, c’est qu’il y a eu une erreur dans le parcours. Mais si on est bien accompagné, on progresse d’année en année et on construit une confiance en soi pour atteindre une condition optimale.
En résumé : si on prend du plaisir, on peut tendre vers le haut niveau. Tant que vous y arrivez, en étant méthodiques, la progression sera toujours là. »
As-tu un circuit que tu apprécies particulièrement ?
« J’aime beaucoup les Alpes car l’ascension des cols crée des sensations particulières. Ici, c’est un vrai terrain de jeu, on a beaucoup de sommets à plus de 2000 m, ce qui peut paraître inaccessible quand on ne pratique pas le vélo en montagne mais qui au final l’est quand on a la bonne méthode. On se fixe des objectifs et on avance vers ceux-ci. On met en place un processus interne pour pouvoir réussir à atteindre le sommet du col, tout en étant en communion avec la nature. Et quand on arrive au sommet on retrouve d’autres cyclistes qui ont également atteint leur objectif.
Ce sont des sensations transposables dans le quotidien et c’est ce qu’on met en avant depuis 3 saisons avec le Club Med. »
La Haute-Tarentaise est une terre ancestrale du cyclisme, et la pratique du vélo permet de se rendre dans les spots les plus mythiques des Alpes. Il y en a un que tu apprécies particulièrement ?
« Les Alpes, en général, présentent plein d’atouts et plein de défis. La Tarentaise, par exemple, est une vallée longue et délicate, il faut donc trouver un spot en bout de vallée. Le secteur de la Haute-Savoie a aussi son charme, avec des montées de moyenne montagne et des sommets moins hauts qui peuvent convenir aussi à d’autres types de cyclistes. Après on a les Hautes-Alpes qui sont intéressantes par la météo et par des cols mythiques, comme le Col Agnel qui est frontalier avec l’Italie et qui monte à 2700m. On a aussi la vallée de l’Oisan avec le fameux Alpe d’Huez, connu dans le monde entier. En fait, il n’y a pas 1 spot, la chaîne des Alpes entière vaut le coup d’être découverte.»
Tu as donc adopté les Alpes pour le vélo en montagne ?
« Quand j’habitais Montpellier, on appréciait souvent d’aller prendre un peu de fraîcheur dans les Alpes. Mais quand j’étais coureur et sprinter je n’aimais pas trop la montagne à cause de la difficulté. Aujourd’hui, je prends plus plaisir à monter des cols qu’à faire du vélo à plat. La tendance s’est inversée grâce à des lieux comme les Alpes, qui sont agréables à pédaler et qui permettent d’aller assez haut pour continuer à se fixer des objectifs et à avancer. »
Au cœur de cette région, le Club Med les Arcs Panorama proposent-elles des services utiles pour pratiquer le sport ?
« J’en profite depuis que je suis arrivé, c’est très agréable. Il y a ici une logistique qui est mise en place et que les clients apprécient, notamment sur le matériel. Certains GM viennent avec leur propre matériel mais d’autres peuvent arriver sans vélo, sans chaussures ou casque… et on les aide à s’équiper. Ils viennent librement et choisissent l’activité pour la découvrir ou pour pratiquer le vélo. Ils n’ont pas besoin de se soucier de quoi que ce soit et c’est exactement ce qu’on cherche quand on vient ici. On bénéficie donc de tout ce qu’il faut pour passer une bonne semaine. »
As-tu créé beaucoup de liens avec les GM et les GO ?
« Au Club Med il y a des passionnés et à travers une passion, le lien se fait rapidement. Ce sont des gens qu’on voit depuis 3 ans car le concept de l’Amazing Week leur plaît. On échange avec pas mal d’humour, c’est très convivial. Les GM apprécient de monter des cols avec un ancien professionnel, aujourd’hui entraîneur, qui sait gérer les efforts. »
Une leçon à retenir pour tous les lecteurs ?
« Il faut prendre du plaisir et se fixer des objectifs car l’être humain est fait pour avancer et évoluer. Le fait de pratiquer le vélo et de monter des cols à plus de 2000 m, ça déclenche automatiquement des choses chez chacun d’entre nous qui sont transposables dans la vie de tous les jours. »
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