Fondé sur l’idée que le dépaysement est à l’origine même de l’inspiration, Club Med Live est pensé comme une résidence artistique dans les plus beaux endroits de la terre alliant voyage et création. Le programme s’entoure d’un roster de 3 000 artistes & créatifs dans de multiples domaines (Musique, Arts visuels, Craft) invités à se produire sur une scène ouverte et développer leurs projets artistiques en toute liberté dans plus de 30 destinations.
L’été dernier, le Club Med Cefalù en Sicile a accueilli le tournage du tout dernier clip « Basta Cazzate » de Bon Entendeur, sur leur troisième album Rivages qu’ils décrivent comme le récit électronique d’une croisière en Méditerranée. Trois jours de jaillissements créatifs à flanc de falaise dirigés par les réalisatrices belges Juliette et Charlotte Castay, avec des rencontres mémorables, des acteurs d’une heure et des parties de pétanque en guise de dessert.
On a passé quelques heures avec Arnaud et Pierre de Bon Entendeur au moment du tournage du clip de Basta Cazzate, et les surnommées sœurs Castay, pour échanger sur leurs plus belles anecdotes.
Est-ce que vous pouvez nous raconter l’ambiance de ce troisième album et l’histoire du clip de Basta Cazzate ?
Arnaud : Avec cet album, on s’est un peu ouverts à la Méditerranée au-delà de la France, à d’autres sonorités, notamment des instruments d’Afrique du Nord et du Levant. On se rapproche de nos origines méditerranéennes, avec Pierre qui est Corse, et moi qui viens d’Aix-en-Provence.
Pierre : L’objectif n’était pas forcément d’avoir un court métrage mais plus de créer une ambiance, avec des scènes de vie avec comme fil conducteur deux petites filles qui cabriolent entre les passants et n’en font un peu qu’à leur tête. « Basta Cazzate » signifie « Arrête tes bêtises » en italien.
Charlotte : Quand on travaille sur un clip avec Juliette, on écoute d’abord le son chacune de notre côté pour partager ensuite nos ressentis, et là on a toutes les deux dit « Ça ressemble à une BO de vacances ». C’est léger, solaire, quelque chose de très authentique.
Pourquoi avez-vous décidé de tourner à Cefalù ?
Arnaud : On voulait absolument mettre en avant Basta Cazzate avec la réalisation d’un clip, c’est un son qu’on aime beaucoup, donc on envisageait de partir tourner en Italie. Et Cefalù en fait c’est grâce au Club Med. Ça fait quelques années qu’on collabore notamment avec le programme Club Med Live, et ça nous a semblé évident pour ce projet aussi.
Charlotte : Comme on voulait plein de scènes de vie au fil d’une journée italienne authentique, on s’est dit – mais vraiment hein ! – que le mieux serait de tourner dans un all-inclusive, à flanc de falaise, avec un petit port. Et le jour même, Coco (Nicolas Boisseleau, ndlr) nous appelle et nous dit « Les filles, ça vous intéresserait qu’on aille dans un Club Med en Sicile ? ». On avait déjà fait notre moodboard avec des inspirations chopées sur Google, et c’était clairement le village de Cefalù en fait.
Juliette : Comme on tournait un clip qui se déroule dans les années septantes, notre objectif aussi était d’avoir un lieu sans voiture moderne, sans chaînes de magasins, avoir les plans les plus typiques possibles. C’était parfait.
Qu’est-ce qui vous a inspiré sur place ?
Pierre : C’est des sonorités, le bruit des vagues, des cigales, et des parfums qui nous reviennent. Ça sentait l’immortelle, une fleur que j’adore. C’est tout un imaginaire, sauf que ça n’a rien d’imaginaire puisque ça existe vraiment. Il y a un petit côté douceur de vivre.
Arnaud : On a découvert que Cefalù était le deuxième Resort ouvert par le Club Med, au tout début des congés payés. C’est un morceau d’histoire de France ce Club Med, il y a des générations de Français qui sont partis en vacances là-bas. Et ça nous parle forcément, parce qu’on fait beaucoup de reprise des années 70, c’est une période qui nous inspire beaucoup.
Juliette : On est frustrées de pas avoir pu tout filmer tellement que c’était beau et typique.
Charlotte : Salvator dans son magasin de pêche par exemple, il est exceptionnel.
Il y a beaucoup de beaux clichés dans ce clip, qu’est-ce qui vous plaît dans les clichés ?
Juliette : Basta Cazzate nous évoquait quelque chose de très sincère, et ces clichés sont très sincères. Les gens s’imaginent d’office que la Sicile c’est une place de village avec des petits vieux qui parlent avec les mains en buvant leur ristretto, et bien oui ! On les a rencontrés ces petits vieux, et ils sont dans le clip.
Arnaud : Les filles leur ont demandé s’ils accepteraient d’être dans le clip alors qu’elles étaient en repérage. Ils ont dit « Mais avec grand plaisir ! », et en fait on aurait dit des acteurs pile faits pour notre clip.
Charlotte : En ce moment c’est un peu la course au nouveau concept. Et de tourner un truc très simple, ça crée une parenthèse bienvenue. La Sicile est restée dans les clichés qu’on s’en fait, mais ce sont des clichés qui sont légers, chantants, touchants, de ceux qui font du bien. Quand on regardait ces scènes un peu style film de vacances pendant le montage, naturellement on souriait. On a envie d’y retourner, c’est des images qui donnent des envies de voyage.
Quelles sont les clés pour réaliser un bon film de vacances ?
Juliette : S’amuser, toujours. Rester libres d’improviser. Filmer sans objectif.
Charlotte : Filmer des moments volés. Ne pas filmer quelque chose de lisse.
Juliette : Ah, et un très bon conseil qu’on nous a donné un jour : commencez toujours à filmer 5 secondes avant de dire « action », et coupez toujours 5 secondes après avoir dit « coupez », c’est là que vous trouverez les plans les plus authentiques.
Au Club Med, on parle beaucoup de l’Esprit Libre, est-ce que c’est quelque chose que vous cultivez ?
Arnaud : Tout est fait pour que tu aies l’esprit libre au Club. Tout est fait pour que la vie soit douce. Tu te réveilles tard, les chambres sont belles, tout le monde se dit bonjour, c’est une petite bulle paradisiaque. Ou que tu sois quoi, que tu fasses, tu te sens bien. T’as vite fait de te déconnecter de la vraie vie. Et c’est tout le but de la musique aussi : faire voyager, permettre de s’évader le temps d’un morceau.
Juliette : Ça résonne créativement avec nous. On n’a pas envie de définir notre métier, réalisatrices, scénographes, directrices artistiques, créatrices d’objets… On est en perpétuelle évolution.
Charlotte : Peut-être que dans 10 ans on aura ouvert un magasin de meubles, on sait pas (rire). Se laisser l’esprit libre c’est notre manière de penser, de travailler, et de se faire plaisir sur des projets canons comme celui-ci.
Qu’est-ce que ça a changé pour vous de tourner au Club Med ?
Arnaud : On réalise la chance qu’on a d’avoir créé ce partenariat avec le Club Med, parce qu’on a fait quand même pas mal de clips maintenant, et on n’a jamais profité d’un cadre aussi idyllique.
Pierre : On a déjà fait des clips sur des parkings de boîte de nuit à 3h du matin.
Arnaud : Là le matin, on se retrouvait tous au petit déj pour le brief des plans de la journée, puis le soir on se retrouve au dîner avant de lancer des parties de pétanques face à la vue.
Charlotte : Tout s’est passé dans une légèreté, c’était tellement agréable. On a fêté la fin du tournage avec une coupe de champagne au bord de l’eau, face au coucher de soleil. D’habitude c’est une part de pizza sur un bout de trottoir. Quand t’y penses, le Club Med nous a permis de créer notre propre film de vacances en fait.
Arnaud : Ça donne qu’une envie, c’est de réaliser d’autres clips dans d’autres Clubs à travers le monde maintenant. Punta Cana, l’Île Maurice aussi, on a trop d’idées de sons là-bas !
À Bon entendeur…